La Sérigraphie

Yo !

Petite présentation de mon atelier plus ou moins HomeMade comme on dit dans le milieu, du matériel nécessaire à la sérigraphie textile et explications en pagaille !

C’est parti.

Etape 1: Création du motif à sérigraphier.

Etape 2 : Préparation (voire fabrication) des Écrans de Sérigraphie

Etape 3 : Insolation

Etape 4 : L’impression.

(Etape 5 : Cuisson des Encres.)

Pour commencer une collection de Tshirt Mr Panda, autant débuter par le classique, pour ce motif comme pour tout autre la première étape consiste à séparer les différentes couleurs qui composent le motif.
En ce qui me concerne j’utilise un logiciel gratuit et qui permet de faire bien des choses en retouche photo : Gimp.
L’idée est de créer autant d’images que j’ai de couleurs dans mon motif en ne gardant qu’une couleur sur chaque image, j’obtiens donc une image où ne reste que le noir et une autre avec le rouge (que je transforme en noir pour l’impression).


Et voilà, direction l’imprimeur le plus proche pour sortir mes deux images sur papier de type transpar-en-plastoc qui portent désormais le joli nom de Typons.

MonBeauTyponOn obtient alors un truc comma ça !

Etape 2 : Préparation (voire fabrication) des Écrans de Sérigraphie

 

Un Écran de Sérigraphie est un cadre en Bois (il en existe aussi en aluminium pour plus de robustesse) sur lequel est tendue une toile qui va faire office de « pochoir ». J’utilise une toile tissée à 54 fils par cm² mais cela peut aller jusqu’à 150 fils par cm² voire au delà, sachant que plus la maille est fine plus le pochoir sera au final précis, dans le cas d’une impression sur des TShirts nous sommes limités au final par la fibre du Textile qui empêche d’imprimer des détails sur-fins, donc une maille de 54 c’est bien !
A savoir qu’il est carrément possible de fabriquer ses propres Écrans de sérigraphie comme je l’ai fait en tâtant de la scie, on commence par faire les cadres de dimension voulue selon les futurs motifs à imprimer, et aussi, on fait aussi un cadre légèrement plus grand, il nous servira à tendre la toile. Sur ce cadre on vient agrafer un rectangle de toile, on la tend suffisamment mais juste histoire de. Puis on enfile son plus beau masque à gaz avec une colle trop funky on vient positionner le cadre « final » au milieu du grand et là on y dépose du poids, du poids du poids. Et cela provoque une tension comparable aux cadres du commerce tendus aux moyens de machines à 15000 $… On laisse sécher la colle puis il n’y a plus qu’a faire une découpe autour du petit cadre, et dégrafer le reste de toile sur le grand, ce qui prend un peu de temps mais bon l’essentiel est d’avoir un cadre aussi tendu que moi en période de Noël. Ci dessous une petite animation pour illustrer mes propos ! (avec du tissus de 120 jaune pour sérigraphie papier)

Voilà, on a nos cadres, on a de l’espoir, et de l’humour parce que là où cette histoire devient marrante, c’est que le pochoir ne s’obtient pas en découpant la toile mais en utilisant un Émulsion photosensible, huhuhuhu…
enduction sérigraphieOn applique ce produit sur l’écran en utilisant une racle à enduction, oui monsieur, on balance la grosse dose dans le creux de la racle et par un mouvement ferme mais souple, on dépose une couche d’Émulsion à la surface de la toile en commençant par l’extérieur du cadre, puis une autre couche à l’intérieur, on dit alors que c’est une enduction 1+1. On peut alors rajouter des couches supplémentaires d’Émulsion, augmentant ainsi l’épaisseur du futur pochoir, ce qui augmentera en conséquence la quantité d’encre déposée sur le TShirt.
L’écran enduit doit sécher à l’abri de la lumière car c’est justement la particularité du produit de réagir et de durcir à la lumière mais Hola c’est trop tôt.

Etape 3 : Insolation

 

Une fois l’Émulsion photosensible sèche, nous passons à la phase d’insolation, toujours à l’abri de toute source de lumière.
Pour l’insolation il existe des caissons ouech hightech t’as vu mais don’t panik toi qui n’a pas de tunes, cours à l’entrepôt des rigolos et choppe donc deux spots halogènes de chantier, d’une puissance de 400W chacun et monte les sur la potence de ton choix, ici une base de chaise de bureau.
Une fois les branchements électriques faits, y a plus qu’à
Poser une planchette de bois par terre, de dimension inférieur au cadre pour que la toile de l’écran puisse s’y reposer bien à plat.
Poser du papier noir sur cette planchette, il évitera à la lumière projetée de rayonner par dessous
Continuer le sandwich en posant le cadre, côté extérieur vers le haut.
Poser le premier typon sur le cadre, centré ou pas mais à l’envers car l’extérieur du cadre sera en contact avec le TShirt à sérigraphier et le motif devra alors être à l’endroit,
Poser une plaque de verre sur le transparent pour qu’il soit bien plaqué à la surface du cadre.
Et voilà, c’est parti ! On mets ses lunettes de soleil, on allume les spots et on attend.

insonoire sérigraphie insorouge sérigraphie
La lumière va faire réagir l’Émulsion, elle va la faire durcir et la rendre imperméable. Les parties imprimées du typon ont donc pour fonction de ne pas laisser passer la lumière et empêchera l’Émulsion de réagir, voilà pourquoi l’impression du typon doit être la plus opaque possible, pour bloquer au maximum les rayons lumineux.
La durée d’éclairage dépend en gros de la distance entre les spots et le cadre, de l’épaisseur d’Émulsion appliquée sur l’Écran et de la puissance d’éclairage. Dans mon cas, 9 minutes à 70 cm de hauteur avec deux ampoules de 400W.
Si j’insolais mon écran moins longtemps le produit ne réagirais pas assez et partirait au dépouillement.
Si le temps d’insolation est trop long, la lumière finira par passer suffisamment aux travers du Typon pour faire réagir l’Émulsion qui ne le devrait pas et qui, de plus, par une sorte d’effet de capillarité va provoquer une réaction à l’intérieur des formes imprimées sur le typon rendant ainsi les contours moins net et cette phrase assez nulle à lire…
Il s’agit donc de trouver le temps d’insolation optimal pour avoir un bon contraste et des contours bien nets.
L’insolation en cours nous pouvons occuper ce temps à fumer des clopes, boire du café, choisir son plus beau maillot de bain car,
Aussitôt les 9 minutes passées, pas une minute à perdre (à cause de cette capillarité (eh oui encore elle) qui ferait encore réagir l’Émulsion aux contours même sans lumière), on saute dans la douche pour le dépouillement du motif !depouillement sérigraphie
Il suffit d’arroser à grands jets le cadre pour faire partir l’Émulsion qui n’a pas réagi et voir ainsi apparaître la forme du Typon.
On laisse tranquillement sécher son cadre à l’abri de la lumière, une fois sec on peut lui re-balancer un petit coup de Photons dans sa gueule, juste histoire de lui faire comprendre qui c’est le chef ici et d’achever ce que nous nommerons une fatche bonne insolation !
Une fois les deux cadres qui composent notre motif insolés vous la sentez venir hein …
C’est l’Impression !!!

Etape 4 : L’impression.

 

www.creadhesif.com/carrousel-de-serigraphie-1-couleur

Pour une impression en une couleur, une simple Presse à Sérigraphie suffit, elle se compose de deux parties:
– Un support répondant au doux nom de Jeannette sur lequel on vient enfiler le textile à Sérigraphier, cette partie est fixe, elle reste à plat, posée sur une table par exemple.
– La deuxième partie est le support où l’on vient y fixer l’Écran, généralement monté sur charnières, permettant de rabattre l’Écran pour qu’il vienne se poser sur le textile à imprimer, en fait le nom de presse est un peu trompeur car ici on ne presse rien du tout, on a juste un dispositif qui permet de positionner un textile et un Écran de Sérigraphie.

Pour l’impression on a besoin d’encre, qui en pratique porte elle aussi assez mal son nom puisque elle est tout sauf liquide, elle est même assez pâteuse, plus encore que de la gouache. Et pour appliquer cette encre, une racle un peu différente de celle utilisée pour étaler l’Émulsion en Étape 2. Généralement une racle est formée d’un corps dur en bois ou en aluminium et d’une lame en silicone plus ou moins souple selon le type d’impression à réaliser.
L’impression en elle même consiste à former un boudin d’encre sur l’Écran au départ du motif, on tient se racle à deux mains et l’on racle vers soi sans trop appuyer de façon à ce que la toile ne touche pas le textile à imprimer, ce premier passage sert à napper l’Écran de manière homogène, l’encre va imprégner la toile, partout où elle le peut, c’est à dire l’ensemble du motif, là où l’Émulsion photosensible est partie lors du dépouillement.
Une fois le Nappage fait, deuxième passage de racle toujours en raclant vers soi, en appuyant un peu plus cette fois ci. La toile de l’Écran entre en contact avec le Textile et l’encre s’y dépose !
Eh bah voilà, vous savez tout, c’est comme ça qu’on imprime en Sérigraphie !

V-1000-44

www.serigraphie-boutique.fr/Machine-VASTEX-V1000-4-couleurs-4-Palettes

Pour de l’impression multicolore, une formidable machine a été inventée, le carrousel, le modèle basique se compose d’un axe vertical rotatif sur lequel sont montés 4 bras qui servent de support à 4 Écrans pour des impressions de 4 couleurs, donc (mais il en existe qui peuvent aller jusqu’à 24 bras… tout automatique qui font le café et tout …)
Relié à cet axe central, le support pour le Textile à imprimer, qui reste fixe durant l’impression comme sur une presse basique. L’idée étant qu’un premier bras du carrousel, avec son Écran, vient s’abaisser sur la jeannette, on imprime, on relève l’Écran, on fait tourner l’axe central et le deuxième bras vient alors se positionner au dessus du Textile, on baisse, on imprime sa deuxième couleur et ainsi de suite. Selon la qualité du carrousel les réglages sont plus ou moins précis et en fait j’arrête de parler carrousel parce que je n’en ai jamais utilisé et pour cause, en même temps (à peu près) que cette machine, on a inventé le manque de sousous qui fait qu’on ne peut pas avoir de carrousel et qu’on doit se débrouiller autrement… Voilà
Du coup, je suis parti des plans d’une presse Une couleur que j’ai trouvé sur l’excellent site www.seri-suisse.com qui regroupe plein d’info pour commencer la sérigraphie, avec le genre d’explication que je vous donne sur cette page, on y trouve aussi un forum pour se faire conseiller et j’avoue y avoir trouvé le gros des idées qui m’ont servi à réaliser mon atelier.
Je suis donc parti sur la base d’une presse une couleur et je n’ai fait que rajouter d’autres charnières à la perpendiculaire des première, mais montées sur un support coulissant pour régler le deuxième Écran par rapport au premier. L’ajout d’un autre support en face du deuxième est possible, pour imprimer en 3 couleurs.
J’ai aussi rendu le support de Textile coulissant pour m’adapter à la position des motifs sur les Écrans, position donnée en fonction du placement du Typon au moment de l’insolation. Cela me permet d’avoir une bonne marge de manœuvre selon que je veuille imprimer en portrait ou en paysage, proche ou loin du col du T-Shirt, sur des Textiles Femme ou Homme.
J’ai rendu la Jeannette détachable du support T-Shirt et ça c’est cool, je dirais pourquoi plus tard, pas maintenant.
Pour imprimer, il faut d’abord caler ses cadres, faire en sorte que les différentes couleurs se superposent bien, sans décalage.
Et cela peut s’avérer bien compliqué héhé, car rentrent en jeu tout un tas de paramètres, la tension des Écrans , l’angle de la racle lors de son passage sur l’ Écran, la distance entre le Textile et la surface de l’Écran (qu’on appelle le hors contact), le degrés d’alcoolémie du sérigraphiste, le jeu au niveau des charnière de la Presse et donc le jeu des Écrans complets, bref, c’est pas simple !
Mais on y arrive toujours et une fois les Écrans correctement calés c’est tipar mon gars on peut ouech yaller pour de la série(graphie).

(Etape 5 : Cuisson des Encres.)

 

Je travaille avec des Encres qui ont la particularité de ne pas sécher à l’air libre, ce qui a l’avantage de ne pas poser de problème de maille bouchée et de stockage des impressions en cours de séchages. L’inconvénient étant qu’il faut sécher ces encres d’une seule manière, en les faisant cuire à 150° minimum, et ce pour assurer une bonne tenue au lavage.

Lorsque la première couleur est imprimée on cuit superficiellement l’encre, c’est le Flashage intermédiaire, il s’agit juste que l’encre soit sèche au toucher pour qu’elle ne colle pas au deuxième cadre, une montée à 80° pendant une trentaine de secondes suffisent dans mon cas avec le matériel que j’utilise. Car encore une fois c’est du système D et du bon tuyau que j’ai choppé sur le net, mon flasheur intermédiaire est constitué de deux regrettes de chauffage infrarouge initialement prévue pour être accrochées au murs d’une salle de bain héhé. Mais les ondes émises par ces réglettes sont parfaites pour la cuisson des encres que j’utilise alors hop, petit montage sur une potence qui pivote et paf, le flasheur qui va bien !
On peut donc imprimer la deuxième couleur et là on est bon là ! ‘fin manque juste la cuisson finale du T Shirt.

Si un flasheur intermédiaire d’une bonne marque coûte facilement dans les 1000 euros en neuf, un tunnel de Séchage lui revient autour des 2000 euros, toujours en neuf et en « entrée de gamme ».
Il a donc fallu improviser, et en fait bah il a fallu  en fabriquer un !
Je me suis servi des mêmes réglettes chauffantes de salle de bain que pour le flasheur, je les ai montées sur un chassis ouvers le bas, ce module étant lui même monté (d’une manière coulissante sioulplait) dans une caisse métallique de récup’ (merci P’pa!) ouverte de part et d’autre. Tout ça étant plaqué avec des panneaux isolants haute température histoire de ne pas foutre le feu à la baraque quoi héhé.
Voilà la base de la Bête, qui à ce stade ressemble plus à un four de Séchage qu’à un tunnel.
Deux bastaings en bois parallèles viennent traverser le tunnel et de bout en bout sont reliés par de la tige filetée bien caustaude, et même foutrement caustaude car ces axes servent de support à des pignons de Vélo, deux à l’avant, deux à l’arrière et hop tout ça est relié par de la chaîne de moto (ou en tout cas comparable à ).
Puis j’ai monté un petit moto-reducteur sur la base du tunnel pour entraîner l’axe avant qui lui même entraîne les chaînes (et par la même occasion l’axe arrière en « roue libre », comme la rotation du moto-reducteur était encore trop rapide il a fallu réduire la vitesse de rotation par le biais de plateaux de Vélo intermédiaires ; le réglage final de la vitesse se faisant électroniquement (et là encore BIG UUUP àl Padre qui m’a fournit une carte électronique parfaite en plus du moteur …)
Et là bah c’était presque bon, manquait plus qu’à trouver le bon réglage entre vitesse de rotation du moteur et donc vitesse de défilement des chaînes, hauteur des résistances chauffantes par rapport au T-Shirt et puissance de Chauffe (donc dans mon cas le nombre de résistances qui chauffent).
A force de tests, de T Shirts cramés, d’encres pas cuites qui se barraient au premier lavage, le bon compromis a été trouvé alléluiyaaa !
Et j’en revient donc au support amovible de ma presse dont je parlais avant, une fois le T Shirt imprimé je retire simplement la jeannette, en gardant le textile dessus, et je dépose le tout sur les chaînes du tunnel n’ayant pas de vrai tapis roulant …

ET CA MARCHE !!!

Alors ok fabriquer tout ça m’a quand même bien prit 3 mois mais on va dire que la morale de cette histoire c’est que dans la vie on peut peinturlurer du T Shirt soi même … Et le faire bien !
Voilà pour la formidable histoire de la sérigraphie dans l’garage, et grand merci si vous avez lu ça jusu’au bout héhé !!!